Run-DMC : deux hommes reconnus coupables de l'assassinat de Jam Master Jay

28 février 2024 à 12h12 par Rubens Constantino

Hommage à Jam Master Jay, assassiné en 2002
Hommage à Jam Master Jay, assassiné en 2002
Crédit : Matt Green / Flickr

Jam Master Jay, DJ et fondateur du groupe Run-DMC meurt en 2002 d’une balle dans la tête dans son studio d’enregistrement. C’est après plus de 20 ans de procès que la décision est tombée pour les deux hommes à l’origine de son assassinat.

C’est un jury du tribunal fédéral de Brooklyn qui a reconnu les deux hommes coupables de la mort du fondateur et DJ du trio Run-DMC ce mardi 27 février. Il avait été tué par balles dans son studio d’enregistrement du Queens à New-York.
Les deux suspects, Ronald Washington et Karl Jordan Jr. avaient déjà été inculpés en 2020 alors que le crime était resté non élucidé depuis près de 20 ans. Quant à la sentence concernant les peines encourues, elle sera décidée ultérieurement.

Un crime sur fond de trafic de cocaïne 

D’après l’accusation, Ronald Washington et Karl Jordan Jr. étaient rongés par un sentiment de vengeance après avoir été exclus d’une vente de cocaïne, ce qui les aurait poussés à passer à l’acte dans ce studio d’enregistrement du Queens.
Basé sur les témoignages d’individus qui avaient jusque-là garder le silence par peur de représailles, le procureur a pu valider la thèse selon laquelle Karl Jordan a tiré une balle dans la tête du fondateur de Run-DMC. Le tout, pendant que Ronald Washington tenait en joue les autres personnes présentes dans le studio ce soir-là.

Au tribunal, Ronald Washington s’est défendu de cette accusation, en affirmant au juge qu’il venait « de tuer deux innocents » après que le juge ait prononcé sa décision. Ses proches, présents au tribunal pour un procès qui a duré plus d’un mois, ont éclaté en sanglots après qu’il ait été reconnu coupable du meurtre de Jam Master Jay.
Un troisième suspect, du nom de Jay Bryant a également été inculpé en 2023. Ce dernier est accusé par la défense d’avoir permis à Ronald Washington et Karl Jordan de rentrer dans le studio. Pour la défense de la victime, c’est sur lui que pèsent les soupçons les plus lourds.

Un meurtre qui avait ravivé de vieux souvenirs 

L’assassinat de Jam Master Jay fut un réel choc pour l’univers du rap au début des années 2000. En effet, quelques années plus tôt, en 1996, on apprenait la mort violente de Tupac Shakur, tué à Las Vegas. Un an après, en 1997, c’est The Notorious B.I.G ou Biggie Smalls qui est assassiné à un feu rouge, à bord de sa voiture à Los Angeles.

À l’époque le Harvard Crimson, quotidien de l’université d’Harvard aux États-Unis, voit tout cela comme l’indicateur d’une culture hip-hop trop souvent obsédée par la violence inutile et les meurtres sans motifs.
Toujours est-il que ses funérailles avaient été spectaculaires à l’époque, réunissant les plus grands noms du rap, notamment ses deux équipiers de Run-DMC, Joseph « Run » Simmons et Darryl « DMC » McDaniels.